me contacter

Tout plaquer pour Voyager !3 minutes restantes

Pourquoi voyager ?

L’an dernier, la Chine a tout bouleversé. Il m’est impossible de partager cela avec quelqu’un qui n’a pas vécu ce voyage, qui ne comprend pas les milliers d’émotions qui m’ont traversés en si peu de temps. Aussi, je vais tenter de vous confier mon ressenti par écrit.

Pour devenir meilleur

Quand je voyage, je deviens une version améliorée de moi-même. Partir ailleurs fait franchir des frontières bien plus importantes que les frontières géographiques. Confronter ses préjugés à la réalité du terrain, faire confiance à ses intuitions, agir et se voir réagir indépendamment d’autrui est gratifiant. Quant à la solitude, elle n’est qu’une illusion. Le rapport à soi est très différent dès l’instant où l’on sort de sa zone de confort. Et peux compter sur les doigts d’une mains les fois où je me suis retrouvée vraiment seule. 

C’est ainsi qu’à la fin de ma première semaine à Beijing, j’ai eu l’impression d’avoir vécu mille vies. Chaque jour était un nouveau défi. Le brouhaha incessant, les trottoirs encombrés, la pollution… rien de tout cela ne m’a dérangé. J’ai su que je ne voyageais plus pour découvrir un bête décor de carte postal, ni un idéal de perfection promu par les influenceurs.

Bien sûr, il faut résister à la peur de l’échec, de la honte et du jugement. Mais le butin est immédiat, et les retombées sur le long terme ne sont pas négligeables. Je ne connais pas de sentiment plus enivrant que d’être perdus au fin fond d’un pays inconnu. Je ne connais pas meilleur thérapeute et professeur qu’une aventure avec soi-même.

Pour lâcher prise

Ce voyage a été un tournant. Il m’a amené à préciser mes valeurs, mes priorités et mes motivations. J’ai très vite appris à me passer de choses que je croyais indispensables, et ce lâcher prise ne m’a jamais paru aussi limpide qu’à 5 000 km de chez moi. Je ne saurais expliquer cette insouciance nouvelle. J’avais juste le sentiment profond qu’absolument tout rentrerait dans l’ordre. Je me sentais forte, féroce. Plus rien ne me semblait hors de ma portée.

Fin octobre, je suis revenue en France, le cœur brisé. Je crois que j’avais laissé un peu de moi là-bas. Les jours ont fini par se ressembler. La routine, m’anesthésiait. Pernicieuse, elle avait repris sa place dans mon quotidien, et m’a bientôt convaincu de rester bien rangée en file indienne. Je me revois spectatrice, résignée à mettre quelques rêves au placard.

yangshuo-chine-rockbeergasoline

Pour prendre soin de soi

Ce matin-là, après avoir reçu un énième mail de mon N+1. Toxique, gratuit, humiliantJe me suis questionnée… 😔 J’effectuais ce même labeur depuis des années, de 9h à 19h derrière mon bureau. Un boulot mécanique, qui avait salement amoché la vision de ce métier que j’aimais. 

La blessure laisse place à une colère froide. Je pianote quelques mots assassins, puis, les efface. À quoi bon ? Est-ce que je tenais vraiment à partir en croisade contre des individus qui me plaçaient en-dessous d’une cafetière sur l’échelle de leurs intérêts ?

Avoir expérimenté le voyage solo, m’a prouvé que j’étais capable de folie. Ce qui me paraissait grave hier, ne l’est plus aujourd’hui. Et ça commence par me détacher de ce que l’on attend de moi. Ce n’est pas grave si je me trompe. Ni un contrat en CDI, ni un prêt immobilier ne garantissent un lendemain éclatant.

Pour prendre une pause

Neuf mois s’étaient écoulés. J’ai fini par accoucher d’une idée : réaliser mon rêve. Je lui ai laissé le temps de mûrir et m’assurer qu’il ne s’agissait pas d’une lubie de privilégiée. Non. J’étais résolue à troquer mes talons contre une solide paire de chaussures de marche, prête à réduire mon confort quotidien afin qu’il tienne dans un backpack de 40L. Je voulais renoncer à ma routine et partir… l’esprit libre, et le cœur fou. En 2020, je partais pour un voyage en Asie du Sud-Est.

Et après ?

Aujourd’hui, j’ai réappris à aimer ce que je faisais. Je suis plus productive que durant mes semaines de 40h00, et je me laisse le temps d’apprécier les petits rien du quotidien. Ce qui devait être une année sabbatique s’est transformé en la période la plus active et la plus prolifique de ma vie. Plaisir compte double : j’aime mieux mon reflet dans le miroir 😉

Réaliser un rêve, c’est toujours intimidant. Parfois, on a tellement envie de quelque chose que ça nous paralyse. On imagine des obstacles partout, et ce n’est jamais le moment opportun pour le faire. Souvenez-vous : le courage ce n’est pas de ne ressentir aucune crainte. C’est d’avoir peur, mais de le faire quand même (et de claquer ses économies pour le faire !) (oui, c’est de la folie quand on n’est pas héritier). Et ce choix qui nous effraie tant est souvent celui qui nous fait le plus grandir.

lofoten-norvege-rockbeergasoline

L’inquiétude de vos proches est légitime. Quant aux autres qui se permettent des réflexions toutes nazes sous couvert de fausse bienveillance, je pense qu’ils ne font qu’exprimer leurs propres angoisses. Vous incarnez l’instabilité. Vous chamboulez leurs certitudes, parce qu’un beau jour, vous avez pris la tangente. Vous avez lâché prise pour partir à votre rencontre. Et ça, tout le monde n’en a pas la force.

error: Nope !

En savoir plus sur Rockbeergasoline

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading