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Yangon : Tour de la Capitale avec un Faux Guide Touristique9 minutes restantes

Yangon

Colonisée par les britanniques au XIXème siècle, Yangon était la plaque tournante du commerce avec l’Occident.

Yangon-Myanmar
Yangon-Myanmar

Sommaire

Le départ

Les derniers jours ont filé à vitesse grand V, rythmés par des beuveries, des raclettes et des aurevoirs aux copains. Je reste forte ; mes réserves lacrymales sont épuisées depuis le visionnage du « Tombeau des Lucioles ». Prête pour cette échappée seule en Asie !

N26

Baptême du feu

Une heure avant le décollage, je bloque ma Sacro Sainte N26, a.k.a mon compagnon de route officiel qui devait m’épargner des commissions égales au PIB du Vatican. Mon paiement est « refusé ». Evidemment, j’insiste à trois reprises, parce que j’aime vivre dans le danger ! Et bim, ‘pu de carte. Ça m’énerve, ça accélère mon poul, j’ai envie d’insulter la génitrice de quelqu’un. Les bureaux ferment dans cinq minutes… parfait pour frôler l’infarctus tester l’efficacité du service client de ma nouvelle banque. Je passe les premières minutes à papoter avec un robot qui me répond à mille kilomètres de la plaque avant qu’un humain daigne me répondre.

Résultat : J’avais oublié d’activer la carte en effectuant un retrait. Heureusement, il est possible de le faire partout dans le monde ! Jay-Z, Marie, Joseph, c’était moins une.

Seul bémol : le soi-disant bouclier contre le capitalisme a échoué.  TOUTES les banques me volaient prenaient une commission de 5 000 à 8 000 Ks par retrait… Après avoir contacté N26, ces derniers m’ont avoué n’avoir aucun pouvoir sur ces fichus larcins. De plus, ma carte a été bloquée en fin de séjour (ou comment j’ai survécu en mangeant mes ongles). Protip : pensez à retirer un maximum de sous, d’autant plus que la majorité des établissement au Myanmar n’acceptent que des espèces.

Yangon-Myanmar

Comme d’hab, le long-courrier me vaut une scoliose, trois escarres et des cernes qui se sont accouplés pour enfanter d’autres cernes. À mon arrivée, les taxis flairent la proie fatiguée et s’agglutinent autour de moi ; ils me proposent une course pour la modique somme de bien-trop-cher. Je suis épuisée mais pas assez pour me faire arnaquer. Un trajet de l’aéroport jusqu’au centre-ville ne devrait pas vous coûter plus que 8 000 à 10 000 Ks (4 à 5 €). Moins qu’un Kebab, pour situer.

Acheter une carte Sim

Il y a quelques années encore, le Myanmar était contrôlé par une force militaire et l’accès au téléphone était très limité.

Les trois réseaux actuellement en service sont : MPT, Ooredoo et Telenor. La wifi fonctionnant très mal au Myanmar, je me suis empressée d’acheter une carte Sim au sortir de l’avion ;  les boutiques sont situées dans le couloir des arrivées, à l’aéroport international de Yangon. J’ai opté pour Ooredoo, dont la connexion 3G est la plus rapide du pays. Le pack de démarrage coûte 1 500 Ks.

Vous pouvez facilement recharger aux bornes trouvables dans les commerces de proximité, par exemple, ou via l’application du même nom. L’app propose des jeux qui permettent de gagner de la data ou du crédit supplémentaire. Enfin, les données sont facturés plus ou moins chers selon le créneau horaire. Renseignez-vous auprès de votre opérateur.

Où dormir à Yangon ?

Yangon-Myanmar

Backpacker Hostel

Ma note :
3/5

Le Backpacker Hostel se situe dans le quartier indien, à 5 minutes de la pagode Sule. À mon arrivée, on m’offre une boisson fraîche qui est fort appréciée au vue de la moiteur de la nuit. Je rejoins ma chambre privée, très sommaire où je passe une nuit entière à faire des prises de catch aux moustiques malgré les bougies à la citronnelle. J’ai également testé les dortoirs où je me suis étonnement sentie plus à l’aise. Le rooftop offre une jolie vue sur Yangon, le petit-déj est très bien de chez excellent mais je n’en dirai pas tant du personnel. L’un d’entre eux a tenté de surfacturer ma boisson (jusqu’à ce que je m’aperçoive du prix réel sur le menu), un autre m’a désinformé, si bien que j’ai loupé le SEUL bus journalier qui devait m’emmener à ma prochaine destination. Résultat, j’ai « perdu » un journée. J’y reviendrai plus tard…

Hostel9

Ma note :
4/5

À mon retour à Yangon, j’ai choisi Hostel9 pour sa situation au coeur de Chinatown, ou l’occasion d’avoir des délices à courte portée ! J’étais à cinq minutes de la 19ème rue (a.k.a Place des Délices), et son marché de nuit qui a ravi mes papilles tout au long de mon séjour ! Le rooftop est sympa en semaine, totalement désert le weekend. Le quartier est plus calme, et c’est définitivement ce dont j’avais besoin.

Yangon

Colonisée par les britanniques au XIXème siècle, Yangon était la plaque tournante du commerce avec l’Occident.

Yangon-Backpacker-Hostel

Premiers pas

Passer d’un aéroport à un autre m’aura permis de laisser les 10 petits degrés parisiens aux 35°c typiques d’un mois de janvier au Myanmar. En cette première journée, je déambule timidement dans mes nouveaux quartiers. Le contraste est frappant : Yangon l’endormie s’est métamorphosée en capharnaüm bruyant et coloré. Le charme des vieilles bâtisses coloniales se mêle aux temples bouddhistes et aux architectures plus modernes envahit par la végétation. 

Yangon-Myanmar

Les bâtiments se découvrent simplement en arpentant à pieds le centre-ville. Ces pépites, rescapées de l’époque coloniale britannique, donnent à Yangon des airs de la Havane.

La chaleur est écrasante ; je me traîne paresseusement vers la pagode Shwedagon où je compte me liquéfier sur le carrelage froid. En chemin, un gus m’interpelle. Il sent le rabatteur à plein nez – je ne suis pas née de la dernière précipitation et son sourire de Judas ne trompe personne – mais je me laisse volontiers porter par cette rencontre. Je baignais déjà dans la nonchalance ambiante des birmans et j’avais envie, ce jour-là, de me prendre pour l’un d’eux.

Yangon-Myanmar

Traversée en ferry

Le dénommé Malopio m’emmène vers le quai qui assure la liaison avec Dala, un village au sud de Yangon. Je n’ai aucune idée de combien cette excursion va me coûter mais je parie que je m’en sortirai. Mes sens sont déjà aux aguets, je suis d’ores et déjà en train d’oublier mes repères pour me fondre dans mon nouvel environnement.

Malopio me prie de l’attendre plus loin ; il se présente seul au guichet car le prix de la traversée est dix fois plus élevée pour les touristes. À bord de l’embarcadère, c’est un théâtre populaire qui prend vie. Poules, enfants et vendeurs ambulants animent le pont… Un trajet qui vaut déjà le détour !

Village de Dala

Bouddhas, Dala, Myanmar

Dala offre un aperçu de la vie locale. Ici, les sirènes des vapeurs se sont tues, il n’y a pas de voiture, ni de boutique de souvenir. Ce village traditionnel a ouvert ses portes aux touristes en 2013, m’explique mon guide improvisé alors que nous sillonnons les routes poussiéreuses à moto. Soit, quelques années après le passage du typhon Nargis qui a laissé misère et orphelins. Malgré le dénuement et la pauvreté ambiante, ses habitants nous manifestent une gentillesse désarmante. Alors quand Malopio me surfacture les 55 Kg de riz plus chers que le prix affiché, je n’ai même plus le coeur à le réprimander.

J’admets souvent douter des réels bénéficiaires des donations lorsqu’il existe un intermédiaire. Alors, en voyage, j’en profite pour me rendre à la source. Il y a toujours un coup de main ou des fournitures à donner.

Je m’affaire donc à distribuer le riz acheté plus tôt, ainsi que les friandises pour les enfants. Le chef hèle tout le village où chaque famille recevra une portion égale. Vingt paires de yeux me détaillent avec curiosité.

Temple Baungdawgyoke

Un exercice d’orthophonie efficace

Pagode aux serpents, Yangon

Longyi, kezako ?

Quelques poignées de main et de sourires plus tard, nous reprenons la route vers une fabrique de longyi¹. Un tissu traditionnel que les birmans nouent à la taille. Il faut compter trois jours à trois semaines de travail selon le modèle. J’en acquiers un pour couvrir mes gambettes, la contrepartie pour pénétrer dans un lieu de culte.

¹ Introduit au XIXème siècle par les immigrés indiens, le longyi est un costume traditionnel (qui ressemble à une longue jupe), que les hommes ou les femmes nouent à la taille. Il est adapté aux grandes chaleurs et son port est obligatoire dans les lieux de culte ; soit, un indispensable dans la vie quotidienne birmane. Les motifs diffèrent selon le genre : les hommes arborent un tissu simple ou uni, tandis que les femmes n’hésitent pas à exhiber des modèles haut en couleurs. La complexité des motifs et la qualité du tissus permettent de deviner la classe sociale et l’origine de son porteur, puisque chaque état birman possède une technique de tissage et des motifs typiques.

La pagode aux serpents

Les Birmans sont majoritairement bouddhistes. La religion et la spiritualité ont été omniprésentes lors de mon voyage. Parmi les pagodes qui m’auront le plus marquées, il y a le temple Baungdawgyoke, une curiosité incontournable… Ses occupants légendaires ne sont autre que de majestueux pythons !

Depuis qu’ils y ont élu domicile, ces reptiles sont choyés par les moines et symbolisent la puissance du lieu de culte. Offrandes et prières rythment leur quotidien. Malopio me confie qu’il n’a pas le droit d’y toucher compte tenu du caractère sacré des serpents, mais aussi (et surtout), parce qu’il flippe sa race.

Pagode aux serpents, Yangon
Pagode aux serpents, Yangon

L'arroseur arrosé

Ce qui devait arriver, arriva. Alors que je m’apprêtais à régler mon chauffeur pour la location de la moto, Malopio m’en demande davantage pour payer sa propre note, comme si je faisais partie de la monarchie. Je lui demande s’il veut que je rembourse son prêt immobilier et son abonnement Netflix, aussi ?

Nos chauffeurs rouspètent, le ton monte mais le mien, encore plus, ce qui a le mérite de calmer l’assemblée. Les motards réquisitionnent le portable de Malopio en guise de caution ; il dispose d’une paire d’heure pour réunir la somme d’argent. Le roi des roublard est déchu, et moi je rentre aguerrie mais quelque peu désappointée.

Visiter Yangon — En pratique

En général

Yangon-Myanmar
  • Le Birman est une langue d’origine sino-tibétaine. A part les guides locaux et certains personnels d’hôtels, l’anglais est très peu parlé.
  • Il faut emporter un adaptateur « universel » et une lampe de poche, les coupures électriques étant monnaie courante.
  • On trouve de nombreux cybercafés dans les villes et la plupart des restaurants et des hôtels sont équipés de Wi-Fi. Les connexions Internet se développent mais restent de qualité médiocre.
  • Il est plus avantageux d’acquérir sur place une carte SIM de l’un des opérateurs locaux (cartes prépayées). MPT, Telenor, Ooredoo, MyTel. J’ai opté pour Ooredoo, dont la connexion est la plus rapide du pays. Le pack de démarrage coûte 1 500 Ks.
  • La majorité des établissement au Myanmar n’acceptent que des espèces.
  • Un trajet de l’aéroport au centre-ville ne devrait pas vous coûter plus que 8 000 à 10 000 Ks (4 à 5 Euros).
  • Téléchargez l’application Grab, l’équivalent de Uber en Asie du Sud-Est. Elle fonctionne à peu près partout et vous préservera des mauvaises surprises puisque les prix et les avis sont affichés en amont. L’application se déploie sous de nombreux services tels que GrabFood, GrabBike… lors de votre commande, vous pouvez dialoguer avec votre chauffeur : Grab se charge de traduire automatiquement.

Coutumes locales

  • La religion officielle est le bouddhisme theravada ; elle concerne plus de 85% de la population. On trouve également une minorité d’hindous et de musulmans.
  • Les récitations de Patthana, des prières diffusées par haut-parleur, peuvent être entendues de jour comme de nuit. Il s’agit de bénédictions.
  • Comme partout dans les pays de culture bouddhiste, on enlève ses chaussures avant de pénétrer dans un temple. Les femmes sont censées garder une certaine distance par rapport aux bonzes. Dans les enceintes sacrées, les jambes doivent être couvertes, les tenues moulantes sont interdites
  • Je vous suggère de prévoir par jour et par voyageur de 5 000 à 10 000 Ks (2 à 4,50 Euros) de pourboire si vous faites appel à un guide touristique et un chauffeur.
  • Je vous conseiller d’adopter le port du Longyis pour la visite des temples. Un superbe souvenir de voyage, de surcroît
  • Mélange d’inspiration môn, indienne et chinoise, la cuisine birmane a pour base le riz auquel on ajoute crevettes, poisson, volaille et mouton, assaisonnés de curry doux. La cuisine peut être assez relevée. Elle s’accompagne de beaucoup de fruits frais. On boit du thé local avec du lait. Les boissons alcoolisées les plus consommées sont la bière (notamment la Myanmar Beer que je recommande), le jus de palme et les eaux de vie, différentes selon les régions.

Où loger à Yangon ?

♡ Hostel 9 pour sa situation au coeur de Chinatown, ou l’occasion d’avoir des délices à courte portée ! À 5 minutes de la 19ème Rue et son marché de nuit qui a ravi mes papilles tout au long de mon séjour ! L’auberge dispose d’un rooftop est sympa en semaine, totalement désert le week-end. Le quartier est assez calme.

Combien de jours pour visiter Yangon ?

4 jours minimum pour visiter toute la capitale et ses environs, tout en se remettant du jetlag.

Où manger à Yangon ?

♡ Marché de nuit de Bogyoke, celui de la 26ème rue : arpenter cet endroit bouillonnant est incontournable pour les yeux et les papilles.

Mes coups de cœur

Pagode aux serpents, Yangon
  • Temple Baungdawgyoke et ses serpents.
  • La pagode Schwedagon, une visite mystique.
  • Le quartier colonial et ses splendides façades colorées.
  • Le train circulaire effectue une boucle de trois heures dans tous les faubourgs de la ville. A l’intérieur, vous découvrirez un monde à part entière. Marchands, touristes et locaux défilent. Des cacahuètes aux fruits en passant par les brochettes, vous trouverez tout type d’encas à bord des wagons.
  • Dala se situe de l’autre côté du fleuve, l’occasion de découvrir Yangon sous un angle différent. Le contraste est saisissant lorsqu’on découvre ce petit village encore très traditionnel. Là-bas, ni voiture, ni touriste à tout bout de champs. Vous pourrez goûter à la vie des campagnes reculées.

Yangon en vidéo

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