La Grande Muraille et les hutongs, face cachée de Beijing
capitale
Beijing


Retour sur mon séjour dans la capitale chinoise : Beijing regorge de curiosités que je vous dévoile à travers mes visites : Temple de ciel, Grande Muraille et hutongs ou encore la splendide Cité Interdite !

ARTICLE
Sommaire
- Préparer son voyage en Chine
- Mon itinéraire de 3 semaines dans l’Empire du Milieu
- Beijing, 5 jours au coeur de la capitale : Temple du ciel, Grande Muraille, hutongs ou la superbe Cité Interdite
- Xi’An, à la découverte de son armée en terre cuite et sa Grande Mosquée et son quartier musulman
- Chengdu, ses pandas et ses malls géants, sans oublier sa folle vie nocturne
- Guilin et l’épine de dragon
- Yangshuo : une journée à West Street, balade le long de la rivière Li jusqu’au somptueux village de Xingping
- Hong Kong marque la fin de mon séjour. Entre explorations urbaines et Long Drink sur ses rooftops vertigineux, l’immersion est totale !
coup de coeur
La Grande Muraille
Ce n’est pas tous les jours qu’on se lève en se disant : « Aujourd’hui, je vais réaliser un rêve, celui de marcher sur la Grande Muraille ».
La veille, j’avais réservé une excursion organisée par l’auberge à un prix très compétitif, qui inclut le transfert, le guide et la demi-pension. Deux heures de trajet nous séparent de Badaling, le tronçon le plus fréquenté mais le mieux préservé du site. Ce matin-là, je fais connaissance avec Laura, une voyageuse dont le parcours très inspirant me conforte de plus bel quant à ma décision de prendre la route en solitaire. Beaucoup de bonnes ondes échangées et nous voilà déjà au pied de ces fortifications ancestrales. Peut-être était-ce un coup de chance, mais nous étions les seuls touristes. Une dizaine de joyeux lurons à fouler cette antique prouesse architecturale.

Badaling
Badaling s’étend à plus de 1 000 mètres d’altitude. À l’époque des invasions, c’était un point stratégique en matière de circulation comme de défense. Il servait également de communication entre les grandes villes chinoises, d’où son nom.
Histoire
La main-d’œuvre se composait principalement de soldats, paysans, prisonniers politiques et de rebelles, enrôlés de force en recourant à des moyens rudimentaires tels des cordes, du bois et des paniers, dans des régions isolées qui s’étendaient du désert aride aux crêtes montagneuses abruptes. On estime à plus de 20000 km, la longueur totale de la muraille construite sur une période de plus de 2000 ans. Bien que le nombre exact d’ouvriers ayant contribué à ce chantier demeure inconnu, il doit vraisemblablement, se chiffrer en millions.
Nombreux pensaient que le corps des ouvriers qui trouvèrent la mort au cours de l’édification de la Grande Muraille gisaient à même les murs. Cette croyance avait été propagée à travers de nombreuses légendes. Cependant, il n’existe aucune preuve évidente. De plus, cette pratique d’inhumation aurait probablement entraîné la fragilisation de la structure suite à la décomposition des corps.



La lumière de midi dessine de beaux reliefs bleutés à l’horizon. Des verts profonds, des tons chauds magnifiques. Mes pas sont lents, mon regard se perd dans la fresque. Attisée par la douceur du moment, je m’assois sur la muraille et contemple cette esquisse peinte par la nature. Grand moment d’émotion. Avec mon sac en bandoulière, je suis allée chercher la beauté du monde et je l’ai trouvé !
Prévoyez de bonnes chaussures ! Badaling est pentue, les marches sont irrégulières. Certains passages auraient été impraticables en temps d’averse. Aussi, nous avions pour mission d’atteindre le septième tour de guet. C’est chose faite. Et je n’en suis pas peu fière au vu de mes capacités physiques… Rappelons que je peux me froisser un muscle en baillant.
Enfin, je rejoins le guide au pied de la muraille. Adorable personnage qui, durant notre ascension, nous aura concocté un délicieux repas dans un restaurant appartenant à l’auberge.
Compagnon de route
Le soir-même, je me joins aux aventuriers de la Grande Muraille. Tous nos efforts de la journée seront bientôt perdus dans des litres de bière. Alors que je me dirige enfin vers mon dortoir, Joris sort des bouteilles d’alcool miniatures de son veston. Un brave type. Laura, Joris et moi, assis sur un banc en pleine rue déserte avons de nouveau quinze ans. Une fois de plus, cette soirée improvisée restera mémorable. Si bien que mon ami me propose de faire un bout de chemin ensemble. En effet, nous avons plus ou moins le même itinéraire. Sans hésiter plus longtemps, nous annulons tout nos plans et prévoyons notre future semaine ensemble. L’aventure continue à deux !
Dernier jour 😭
Je me réveille le corps ankylosé de ma randonnée d’hier, avec une gueule de bois en prime. Bien joué, Vic. J’avais initialement prévu de visiter le Palais d’été, mais j’opte finalement pour un sommeil réparateur. Après tout, ne suis-je pas en vacances ? Je décide de profiter une dernière fois de la vie Pékinoise. Mais avant tout, je dois récupérer mes billets de train à la gare. Depuis mon arrivée, je n’avais pas réitéré l’expérience du métro, seule. Un challenge de taille lorsque je me remémore la difficulté que j’ai rencontré pour communiquer et me repérer.
J’arrive à la gare centrale, où j’ai la mission de récupérer mon billet, acheté au préalable sur Trip.com (je vous présente l’application plus en détails dans cet article). Malgré mes difficultés à m’exprimer en chinois, mes interlocuteurs sont d’une patience désarmante. Perdue dans le gigantisme de la gare, j’interpelle un individu qui fera la traduction à un agent, puis m’accompagnera jusqu’à la file d’attente adéquate 💖
pratique
Prendre le métro à Beijing
C’est un fait : le métro pékinois est excellent. À la différence de Paris, il est moderne, propre, silencieux et fluide. Les indications sont écrites en pinyin, la circulation est pensée pour faciliter le trajet des usagers. Et si ça fonctionne du tonnerre. Dans une ville comportant vingt fois plus d’habitants que la mienne… j’ose espérer que la RATP fasse de même, nom d’une pipe !
Ceci est un message sponsorisé par la haine contre les vils trouduc sur les voies, les pannes de signalisation de ta mère, les odeurs de type gaz moutarde du métro parisien.

Je me suis fait au rituel des contrôles, qui s’opère à chaque entrée de station. Celle-ci dispose de portiques de sécurité. Les agents ne sont jamais bien loin et surveillent le bon déroulement des transports.
Les bornes automatiques sont traduites en anglais, et distribue un ticket valable pour une entrée et une sortie sur l’ensemble des lignes. Il est possible de les acheter à la caisse à condition de maîtriser le mandarin. Le prix d’un trajet varie entre 3 et 8 yuans selon la distance de celui-ci. Il existe cependant une alternative aux tickets de transports classiques : la carte de transport. Vous pouvez acheter cette carte à n’importe quelle caisse pour le prix de 20 yuans, elle fonctionne comme une carte de crédit : il vous suffit de la recharger a une caisse ou à une borne contre de l’argent en espèce. Vous pouvez alors voyager librement dans le métro tant qu’il vous reste de l’argent sur votre carte. À savoir que si vous l’utilisez assidûment, vous aurez des réductions sur les prix des différents trajets.
gastronomie
Canard laqué Pékinois

Une bonne chose de faite ! Je rejoins Laura pour déguster LE plat local : le fameux canard laqué pékinois, symbole même de la Chine et de sa cuisine. Impossible de quitter Beijing sans y avoir goûté. Il s’agit de ce même restaurant, à deux pas de l’auberge, dont j’avais dévoré les raviolis. Nous effectuerons notre marche digestive vers les hutongs proche de Qianmen, l’ancien quartier des bordels.
Coup de coeur
Hutongs
Il faut vous imaginer les feuillages des arbres qui, jadis, ombrageaient les rues et les restaurants. Les pousse-pousse qui dévalaient les pavés, évitant les joueurs de Mahjong attablés dehors, les artisans d’art, les chanteurs de rue…
Les hutongs sont un étonnant labyrinthe de ruelles vieilles de 800 ans, bordées par de petites maisons mitoyennes construites autour d’une cour carrée. « hutong » a pour origine un mot mongol, « hottog », signifiant puit. Les ruelles étroites sont appelées ainsi car l’on construisait ces habitations à proximité d’une source d’eau ou d’un puit. Flâner dans les hutongs, c’est vivre le Vieux Pékin, où le temps semble s’être arrêté.

La face cachée de Beijing
Le quartier est l’exemple même des disparités que l’on peut voir dans la capitale. Ici, les décors clinquants ont laissé place à des briques. Insalubrité, promiscuité, des conditions de vie que l’on imagine peu confortables… je suis bouleversée. En voyage, je pars toujours en quête d’authenticité, et c’est dans ces rues toutes grises que j’ai embrassé cette intimité stupéfiante. Ici, je retrouve la tranquillité, nichée pourtant en plein centre de la ville qui grouille d’activité.


Des scènes de vie à chaque coin de rue ! Un regard jeté par une fenêtre entrouverte, et me voilà chez des inconnus. Un vieux téléviseur cathodique gronde au fond de la pièce, des senteurs exquises s’échappent du wok sur le feu, les murs tapissés d’un papier peint décrépit prônent fièrement les couleurs du communisme : Les mains croisées dans le dos, le Grand Timonier me fixe tout sourire. Mao garde une place très importante, et ce, encore aujourd’hui. Il n’est pas rare de croiser son image à l’entrée des logis.




Doit-on poursuivre notre exploration intrusive ? Alors que je suis partagée entre malaise et curiosité, un des résidents nous surprend… et nous invite chez lui, avec beaucoup de spontanéité et de gentillesse.

La fin des hutongs
Toutefois, ces quartiers séculaires disparaissent les uns après les autres, rebâties en hauteur. Aussi, certains hutongs présentent plus d’intérêt que d’autres. N’étant pas rénovés, ils préservent tout leur charme d’antan. Pour guider vos balades dans les hutongs, voici quelques adresses à préférer :
Hutongs à proximité du temple des Lamas
Hutongs à proximité de temple de Confucius. Ils ont été rénovés mais le quartier reste habité et traditionnel.
Hutongs à proximité de Qianmen Street. Toutes les photos de l’article !
Hutongs à proximité de la station de métro Dongsi.
Hutongs à proximité de la tour de la Cloche et de la tour du Tambour. Évitez la partie proche du lac de Houhai qui est bien trop moderne.
Au revoir Beijing
C’est ainsi que je fais mes adieux à Beijing, à Qianmen, à Laura. À ces expériences exaltantes que j’ai vécu en l’espace ces quelques jours. Je me sens déjà changée. En route vers Xi’an !


En bref
Hébergement
On dort au Leo Hostel pour son hospitalité, ses bons conseils et sa proximité des principaux sites touristiques et la rue Qianmen, pleine de charme.
Gastronomie
On goûte les nouilles Zha Jiang 炸酱面, le fameux canard laqué pékinois et on dîne au Din Tai Fung pour ses raviolis super raffinés !
Activités
On ne quitte PAS Beijing sans avoir visité la Grande Muraille, le Palais d'Été, la Cité Interdite, le temple des lamas et Wangfujing Market.
Souvenirs
On repart avec son petit livre rouge (pour le souvenir, roh !), la casquette à l'étoile rouge et des accessoires bien kitschouille à l'éffigie de Mao.
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