Préparer son voyage en Chine
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Sommaire
- Préparer son voyage en Chine
- Mon itinéraire de 3 semaines dans l’Empire du Milieu
- Beijing, 5 jours au coeur de la capitale : Temple du ciel, Grande Muraille, hutongs ou la superbe Cité Interdite
- Xi’An, à la découverte de son armée en terre cuite et sa Grande Mosquée et son quartier musulman
- Chengdu, ses pandas et ses malls géants, sans oublier sa folle vie nocturne
- Guilin et l’épine de dragon
- Yangshuo : une journée à West Street, balade le long de la rivière Li jusqu’au somptueux village de Xingping
- Hong Kong marque la fin de mon séjour. Entre explorations urbaines et Long Drink sur ses rooftops vertigineux, l’immersion est totale !
Parée pour une nouvelle aventure – et pas des moindres – je vous livre tous mes conseils pour bien préparer ce voyage ! Sans plus tarder, voici quelques informations, en vrac :
Avant de partir...
+6h en été et +7h en hiver
La monnaie locale est le yuan ou renminbi (la « monnaie du peuple »). Pour la conversion: 1€ équivaut à environ 7,8 yuans.
Les permis étrangers ne sont pas reconnus. Il faudra donc emprunter les transports publics, prendre un taxi ou un véhicule avec chauffeur.
Si vous prévoyez un séjour à long terme en Chine, notamment en campagne : une piqûre contre la rage est préférable. Personnellement, je n’en ai fait aucun. Mais attention, n’est pas Indiana Jaune qui veut !
Billets d'avion
J’ai choisi la compagnie Air China et pris mon billet 6 mois à l’avance. Tarif : 421€ aller/retour. Il y a plein de comparateurs de vol, je vous conseille simplement d’activer les notifications pour être averti des baisses tarifaires. La durée de vol est d’environ 10h pour Pékin, et 11h pour Shanghai.

Assurance voyage
Pas d’attestation d’assurance, pas de visa. Pour ma part, j’ai choisi ASC-AMI Globe Partner. Il n’y a pas d’assurance meilleure qu’une autre, tout dépend de vos besoins. Néanmoins, elle doit impérativement couvrir certains points :
En cas de maladie, accident de la route ou autre.
Au cas où vous ne pourriez être soigné sur place, si votre état de santé nécessite un rapatriement vers votre pays d’origine. Présence d’un proche en cas d’hospitalisation sur place et transmission des messages urgents
Rapatriement du corps, frais de cercueil, retour de la personne accompagnante ou membre de la famille, capital décès.
En cas de perte/vol de vos moyens de paiement, avance de fonds à l’étranger, mais aussi assistance juridique, avance de la caution pénale, envoi de médicaments et frais de recherche, secours.
Dommage matériel ou corporel causé à autrui
En cas de situation mettant votre vie en danger dans le pays d’expatriation, également en cas de décès ou d’hospitalisation d’un proche
Annulation ou retard d’un vol, bagage perdu, volé ou retardé
Parachutisme, plongée sous-marine, parapente, saut à l’élastique, randonnées.
Demande de visa
Vous n’irez nulle part sans ce fichu Visa L (tourisme) qui vous permettra de rester 30 jours sur le territoire. Il faudra vous y prendre un poil en avance (comptez 1 à 2 mois avant, pas plus) car vous une fois obtenu, vous aurez trois mois pour vous rendre sur place. Au-delà, il ne sera plus valide.
L’agence agréée. Elle se chargera de tout, y compris des démarches auprès de l’ambassade. Il vous suffira seulement de réunir tous les papiers. Tarif : 126€ (60€ pour le visa + 60€ pour les frais de service). J’ai opté pour cette solution, car j’étais busy like jay-Z.
L’ambassade. Vous ne pouvez faire la demande dans un consulat seulement si vous habitez dans la zone couverte par celui-ci. Il y en a à Lyon, Strasbourg, Saint-Denis de la Réunion et Papeete. Il suffit de se rendre dans votre consulat et d’avoir préalablement rempli les papiers demandés, ce qui vous coûtera moitié moins cher. Tarif : 60€.
La paperasse

Préparer son dossier
⚠ Attention, ce dossier représente environ 50% de la déforestation sur Terre. C’est l’étape cruciale qui exige un mémoire sur votre vie. Il faudra fournir des infos existentielles, telles que le job de votre padre, prouver que vous avez un pouvoir d’achat supérieur au PIB de la Somalie de part vos relevés de compte, ou encore, renseigner l’itinéraire entier de votre séjour…
À remplir et à signer : ici
Votre itinéraire/planning journalier sur Excel ou papier libre.
Vos relevés de compte des trois derniers mois ou un certificat de travail/scolarité
Heureusement, il en faut plus pour démotiver La-Papesse-de-l’Organisation. En revanche, cette requête spoile la totalité du voyage et c’est bien dommage. Allez, on poursuit :
Une photo d’identité : vous trouverez les consignes ici
Votre passeport valable au moins 6 mois après la date de la demande de visa, avec au moins 2 pages vierges face à face
Une photocopie de votre passeport
Une attestation d’assurance voyage
Une copie de réservation de vos vols aller-retour
Une preuve de réservation de tous les hôtels de votre séjour
Préparer son itinéraire
📎 Un conseil : transmettez le maximum de documents possibles sur votre itinéraire (copie des vols internes, toutes les réservations d’hôtels, etc). Il n’y a rien de plus frustrant que de se faire refuser la demande à cause d’un dossier incomplet.

Combien d'entrées ?
Le dernier point important est de préciser le nombre d’entrées. On ne rentre et ne sort pas comme dans un moulin ici !
C’est le plus commun, vous ne pourrez entrer en Chine qu’une seule fois. Il est valable 3 mois à compter de la date d’émission
Très perspicace, Billy Bob ! Grâce à ce visa, vous pourrez entrer en Chine à deux reprises durant toute sa période de validité, qui est de 3 à 6 mois à compter de la date d’émission.
Entrées multiples : Ou le pass VIP. Celui qui vous permettra d’entrer en Chine autant de fois que vous le souhaitez. Il est valable de 6 mois à 1 an (voire plus). Chaque fois que vous entrez en Chine pendant la période de validité du visa, vous pouvez y rester 30 jours.
📎 Vous pouvez effectuer un transit de 72h en Chine sans visa, à condition d’avoir un billet confirmé pour un autre pays. Vous pourrez quitter l’aéroport, mais pas la municipalité. Cette exemption est valable pour les aéroports internationaux des villes suivantes : Pékin, Canton, Chengdu, Chongqing, Shenyang, Dalian, Guilin, Kunming et Harbin. Pour les aéroport de Shanghai, Nankin et Hangzhou, l’exemption de visa de transit est maintenant portée à 144 heures (6 jours).

VPN
À quoi ça sert ?
Si vous avez l’intention de vous la péter sur les réseaux sociaux ou rassurer papa et maman, il vous faudra télécharger un VPN avant votre arrivée en Chine. Trois lettres qui effraient les autorités chinoises, pour signifier « Virtual Private Network », soit un réseau privé virtuel.
Il vous permettra de vous connecter à un serveur situé dans un autre pays par système de cryptage de données, et d’accéder ainsi aux sites bannis : tous les services Google, Facebook, Twitter, Instagram… Et ouais, je vous donne des astuces illégales qu’on ne retrouve que sur le Dark Web.
📎 Pour ma part, j’ai choisi Express VPN qui propose un abonnement mensuel pour une quinzaine d’euros. Si vous partez seulement quelques jours, il existe des VPN gratuits pendant 7 jours, tels que Turbo VPN ou Yoga VPN.
Téléphone

Communiquer
Le réseau Chinois est différent du nôtre et possède ses propres normes. Vérifiez la compatibilité de votre téléphone via WillMyPhoneWork. S’il ne figure pas dans la liste, pas de panique, les grandes marques sont vendus dans des magasins franchisés ou dans les centres commerciaux.
Ensuite, il faudra acheter une carte SIM chinoise. Muni d’une copie de votre passeport, vous pouvez en trouver dans n’importe quelle boutique de téléphonie. Vous devrez la créditer à hauteur de 100 yuans maximum. Trois opérateurs commercialisent des cartes SIM : China Mobile, China Telecom et China Unicom. Là encore, rendez-vous sur WillMyPhoneWork pour choisir l’opérateur qui vous correspond.
Carte SIM
Où se procurer une SIM ?
La plupart des cartes SIM peuvent être utilisées partout en Chine (automatiquement ou après activation du service d’itinérance national). En revanche, le coût des appels sera bien plus élevé si vous vous en servez à Xi’an alors que vous l’aviez acheté à Beijing.
Crédit
Enfin, pour créditer votre SIM, il vous suffit de vous rendre dans l’une des agences de votre opérateur mobile. Vous pouvez également acheter des cartes prépayées (généralement d’une valeur nominative de 30 à 100 yuans) dans les kiosques à journaux ou les petites supérettes.
Il est possible de commander sa carte SIM avant de partir via le site : My Mobile in China. Plusieurs forfaits sont proposés : le premier s’élève à 54€ pour 1GB et 50 minutes d’appels direct vers la Chine. Ainsi, vous gardez votre numéro français. De plus, la compagnie vous fournira un softphone, une application qui permet de téléphoner en illimité vers l’Europe, les USA ou la Chine du moment que vous êtes connectés à un wifi. Toutefois, cette seconde option s’avère bien plus onéreuse que si vous vous débrouillez sur place.

Transport

Trip sera votre allié. Cette application, très utilisée par les Chinois – et presque inconnue ailleurs – permet de réserver des vols, des billets de train et des hébergements. C’est d’autant plus pratique pour le train, car cela vous évitera de vous rendre à la gare la veille de votre départ pour réserver vos tickets et affronter une foule de chinois enragés. De plus, les tarifs sont intéressants, et c’est CA qu’on veut !
Se repérer
Si comme moi vous avez oublié d’emporter votre sens de l’orientation, pas de problème. Par les pouvoirs de la technologie qui me sont conférés, je vous promets que tout va bien se passer !
Pour vous repérer en Chine, oubliez ce gros loser de Google. Les cartes ne sont pas actualisées et il y a un léger décalage avec la géolocalisation… Bref, c’est le foutoir, Gérard ! Le must, c’est Maps.me, cette application de génie qui fait le même boulot, en mieux. Une fois l’application téléchargée, il va falloir installer les cartes de vos destinations pour pouvoir les utiliser hors connexion. Et accessoirement savoir les lire… mais ça c’est un autre problème que je résoudrai sur place 😀
Hébergement
Pour ma part j’ai effectué quasiment toutes mes réservations dessus car je compte uniquement dormir dans des auberges de jeunesse. Mon p’tit côté hippie-des-bois.
Booking offre pléthore d’offre intéressantes. Les réservations sont annulables sans frais.
Agoda propose des tarifs très intéressants pour l’hébergement.
Réseaux sociaux
WeChat (ou Weixin) c’est LE réseaux social chinois par excellence, avec plus de 900 millions de membres dans le monde. On peut : chatter, envoyer des messages vocaux et vidéos. Avec WeChat Pay, il est très courant de payer toutes ses consommations simplement en scannant un QR Code (boutiques, restos, taxi, ciné, rembourser un ami…). Bref, on peut quasiment TOUT faire – sauf ses lacets.
Certes, je suis d’origine chinoise, mais n’en parle pas un traître mot. J’ai donc misé tous mes espoirs sur Google Traduction 😤 Après avoir téléchargé l’application, rendez-vous dans le menu, cliquez sur « traduction hors connexion ». Vous pourrez ainsi vous en servir au milieu de la pampa. Et comme Google est trop fort, il y a la fonction « photo » qui vous permettra de traduire des caractères chinois, en temps réel. Et croyez-moi, vous en aurez grandement besoin au restau, face à un menu sans visuel !
Choc culturel

Voici quelques points auxquels vous devriez vous préparer avant l’arrivée :
Anglais… Plaît-il ?
C’est dans leurs mœurs. Une manie inculquée de par leur médecine traditionnelle : ne conserver aucun polluant à l’intérieur de soi, tous les déchets doivent être expulsés. À savoir que cette pratique était monnaie courante en France, jusque dans les années 60. Heureusement, cette habitude se perd, surtout dans les grandes villes, mais il faudra encore quelques années avant qu’elle ne disparaisse complètement. Et puis… C’est le moment d’appliquer vos talents acquis sur Space Invaders : éviter les missiles !
C’est surfait. Rappelons qu’ils sont plus d’un milliard, Billy Bob.
Lié à la violation de l’espace personnel… il est courant de se faire bousculer en Chine. Ici, c’est la loi du plus gros fdp fort. C’est là qu’interviendront mes années de pogo.
L’eau n’est pas potable en Chine. Ne buvez que de l’eau en bouteille, ou faites-la bouillir. Dans les restaurant, on vous servira des théières d’eau chaude.
Prévoir en amont, quelques séances de squat : toilettes turques oblige.
Les pantalons d’enfants ont la particularité d’avoir une fente verticale au niveau de leur derrière. Ainsi, lorsqu’un marmot ressent un besoin quel qu’il soit, il lui suffit de s’accroupir là où il est, et PAF ! Ça fait des Chocapic ! La vie est simple, non ?
Toujours avoir un rouleau de papier toilette sur soi, car les commodités n’en disposent pas (hormis les hôtels et les aéroports). C’est bon pour la planète, mais pas pour tes sous-vêtements… Pardonnez mon humour bancal 🙁
Par ailleurs, les restaurants ne fournissent pas toujours de serviette. Prévoyez un petit stock pour ne pas avoir à vous essuyer la bouche sur votre manche, tel un sagouin.
La Chine est le premier consommateur de tabac au monde, aussi, il est tout à fait normal de fumer dans les lieux publics. Au restaurant, il m’est arrivée de manger des raviolis exquis… parfum nicotine. Heureusement, une loi est déjà entrée en vigueur à Beijing, et tend à s’appliquer sur le reste de l’Empire.
Ce que j'emporte

Dans cet article, je vous parlais de tout ce que j’emportais en roadtrip, de manière générique. Pour un voyage en Chine, voici le stuff de survie :
Votre passeport. Il ne devra faire qu’un avec vous. N’imaginez même pas le laisser à l’hôtel, sombre fou, les contrôles sont fréquents au sein de l’Empire.
Un anti-diarrhéique, pour les intestins fragiles mais assez aventureux pou goûter à la sacro-sainte cuisine de rue. Parfois très épicée. Ce qui vous amènera à avoir la folle idée d’éteindre le feu de votre bouche avec l’eau du robinet (qui n’est pas potable) (vous êtes prévenus).
Un flacon de gel nettoyant pour les mains. On dit que les serviettes sont aussi rares que l’anglais parlé, dans cette contrée.
Des boules Quiès. J’ai beaucoup de nuits en train et en dortoir qui m’attendent, et un sommeil ridiculement léger pour lésiner ce détail. Voici un kit dodo qui comprend : un oreiller, des bouchons d’oreille et un masque de nuit pour contrer le brouhaha. Idéal pour ne plus entendre, ni voir les haters.
Un adaptateur multiprise universel pour brancher à peu près tout sur cette planète, y compris l’Australien mignon du dortoir hohoho (non).
Vos destinations écrites en chinois. Vous aurez l’air bien malins avec vos adresses en pinyin… On vous tendra probablement une tranche de pastèque pour toute réponse #truestory
Il vous faudra toujours un rouleau de papier toilette dans votre sac. La plupart des commodités en sont dépourvues (hormis dans les gares et les aéroports).
Les filles, vous pouvez opter pour un pisse-debout qui, après maîtrise, évite de souiller ses godillots.
J’ai aussi investi dans une pochette de type géniale qui permet de ranger ses liasses de Yuans et ses papiers. Mais son réel pouvoir réside dans sa discrétion : elle ne se voit pas sous les vêtements.
J’ai aussi investi dans une pochette de type géniale qui permet de ranger ses liasses de Yuans et ses papiers. Mais son réel pouvoir réside dans sa discrétion : elle ne se voit pas sous les vêtements.
J’étais à deux doigts d’acheter ce t-shirt. 40 icônes universelles comme « dormir, boire, manger… » Mais je me suis dit que c’était tricher ! Et je suis une femme d’honneur 😂
Bilan
La Chine est un pays unique. Elle fascine, elle choque, et c’est dans cette dualité qu’elle marque à ce point le voyageur.
Qu'as-tu pensé de ton voyage ?
Si la Chine a été intimidante de prime abord, elle a surtout été le fruit d’une belle aventure. Mes voyages se succèdent, pourtant, je ressens toujours une immense tendresse pour ce pays qui porte l’histoire de mes racines. Je savais que je ne ressortirais pas indemne de cette expérience. Heureusement, le résultat n’est que positif ; il m’a fait prendre un nouveau tournant dans ma vie.
Faut-il boycotter les dictatures ?
Non. Au contraire, je vous invite à aller voir ce qui se passe ailleurs de votre propre chef – et loin des idées propagandistes de BFM.
Que ce soit la Chine, Cuba, Myanmar ou le Maroc, un pays ne peut se résumer à sa classe politique. Ce serait dommage de bouder toute une population (bonjour la double-peine 😔), d’autant plus les raisons de boycotter un pays sont multiples : pro-nucléaire, droits des femmes, chasse à la baleine, régime dictatorial, oppression des minorités ethniques… Où se situe la limite ? Pour nous, occidentaux, il est plus simple de pointer l’inhumanité de ces systèmes car c’est rassurant. Nous semblons « plus clean » que nos voisins.
À mon sens, il est important de garder précieusement son âme de voyageur : rester curieux, responsable et éclairé. Laissez tomber vos a priori.
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